Aller au contenu principal

Santé en Normandie : la salle d'attente déborde

S’il n’y avait que le COVID-19… Depuis des années, l’accès aux soins se complexifie en France et la question est d’autant plus prégnante en Normandie, dont le bilan de santé est globalement défavorable. Si l’on y ajoute une population vieillissante et des déserts médicaux qui s’accroissent, on comprend mieux le cri d'alarme du CESER, qui met en avant quelques idées pour redonner des couleurs aux patients normands.

Radiographie d’un territoire fragilisé. Le patient normand ne se porte pas comme un charme. Notre région fait hélas partie des territoires dont les indicateurs de santé sont les plus défavorables : l’espérance de vie à la naissance est l’une des plus faibles des régions métropolitaines et la surmortalité prématurée y est forte, avec un taux supérieur de 13,6% à celui du niveau métropolitain. En 2018, on recensait 21,5% de la population en affection longue durée (contre 20,4% au niveau national) et une population très touchée par les maladies cardio-neuro-vasculaires et respiratoires (16% des bénéficiaires de l’Assurance maladie). Notons enfin que les personnes âgées de plus de 60 ans représenteront 33% des Normands en 2030, contre 22% aujourd’hui.          

Prévention, le parent pauvre de la santé. En ne consacrant que 2 à 3% des dépenses de santé à la prévention, le système français a toujours privilégié une approche curative des soins. Funeste erreur, car ingérer des médicaments n’améliore guère l’espérance de vie en bonne santé. Le CESER fait une série de propositions qui prônent notamment l’éducation à la santé, l’activité physique, la réhabilitation de la vaccination et le recours à une médecine scolaire digne de ce nom ! Un seul chiffre donne l’ampleur du travail à accomplir : en 2018-2019, la visite médicale de 6e présentait un taux de réalisation moyen inférieur à 20% dans la Manche, la Seine-Maritime et l’Eure. Il y a donc urgence à revaloriser le métier de médecin scolaire dont le rôle est fondamental pour aider à contrer des inégalités de santé qui se creusent dès le plus jeune âge.

Pour des projets de santé adaptés aux territoires. Comment proposer une santé territorialisée, au plus proche de la population, incluant l’ensemble de la chaîne des soignants et des acteurs du secteur médico-social ? Ce ne sont pourtant pas les initiatives qui manquent. Le CESER a examiné les projets de santé des territoires de Neufchâtel-en-Bray, de Mortagne-au-Perche ou encore du sud-Manche et observé à travers eux différents exemples de « territoires de santé », qui associent avec succès patients, professionnels et élus. Problème : la gouvernance du système de santé ne permet pas toujours aux bonnes idées d’être mises en place ou pérennisées. Nous faisons donc des propositions pour reconquérir une offre de santé de proximité et de qualité, solidifier le « colosse aux pieds d’argile » qu’est l’hôpital public ou encore mieux réguler l’installation des médecins. Nous reprenons également à notre compte la proposition de France Assos Santé pour l’instauration d’un véritable « parlement sanitaire et social » au niveau régional, afin de donner véritablement corps à la démocratie sanitaire.

Remettre la Région dans la partie. L’organisation du système de santé hante la réflexion politique depuis des décennies. Hors de question, selon le CESER, de remettre en cause l’équité garantie par notre système de sécurité sociale. En revanche, il serait tout à fait possible de laisser plus de latitude à la Région, notamment dans les investissements hospitaliers ou d’équipements biomédicaux.

IcoFont Icons earth Consulter l'étude