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Déconfinement : la reprise vue par les Normands

Ils représentent les entrepreneurs, les salariés, les chercheurs, les bénévoles, les étudiants, les publics en formation… Chacun dans leur secteur, ils ont une idée précise de la façon dont les Normands traversent la crise. En recoupant leurs témoignages, le CESER a voulu présenter une « photographie instantanée » de l’état d’esprit dans lequel la Normandie aborde cette phase délicate (et sans doute longue) du déconfinement.

Une crise profonde, aux effets « révélateurs ». Personne n’est épargné, sans qu’il soit possible de généraliser : les témoignages oscillent entre la perturbation temporaire mais surmontable en passant par la « fragilisation », jusqu’à la « catastrophe ». Angoisse, colère ou surprise s’expriment devant la radicalité du changement survenu, la mise en évidence des inégalités, le règne de « la débrouille », la difficulté de maintenir le lien, l’attente de reconnaissance. Les « amortisseurs » de court-terme semblent avoir fonctionné, mais les craintes sont vives sur les salaires ou le pouvoir d’achat dans les mois à venir. Sans surprise, l’organisation du système de santé est appelée à subir une révision complète, sans parler de la gestion de la crise par l’ARS qui concentre les critiques.

Une reprise aussi attendue que redoutée. Le déconfinement débute, et avec lui un monde fragile fait d’incertitudes. De fait, comment anticiper les nouveaux comportements ou les nouvelles attentes des publics ou des consommateurs ? « Impossible », disent les témoignages recueillis. C’est donc le caractère imprévisible du lendemain qui fait peur, appuyé par la crainte d’une « démobilisation » des salariés ou des bénévoles, ainsi que de vives tensions en perspectives dans la sphère du travail. Quant au numérique, il rendra bien des services mais ne remplacera pas tout, et sûrement pas « l’exercice social » que constituent les rencontres (dans l’éducation, la formation…).

Les collectivités locales à la rescousse. Le Conseil régional reçoit une avalanche de requêtes qui vont du soutien à l’économie locale en passant le déploiement de la fibre et l’équipement sanitaire des Normands. Le monde économique applaudit son action et son écoute, mais les syndicats et le monde associatif déplorent un manque de consultation et de transparence. La question de la décentralisation est soulevée, parée des vertus de l’efficacité, mais « avec quels moyens ? » se demandent beaucoup d’acteurs alors que les finances ont déjà bien souffert.

Un autre monde ? Oui, mais…  Les Normands sont unanimes : il faut tirer les leçons de la crise, changer de paradigme, trouver un autre modèle de développement pour notre société, plus « solidaire » et plus « local ». Mais tous aussi sont aussi convaincus que le naturel reviendra au galop. L’inaction qui a suivi les crises précédentes est pour beaucoup la preuve que le changement n’ira pas de soi et se gagnera de haute lutte. La diffusion de la culture du risque auprès des populations, une meilleure gestion des « ruptures » par les gouvernants, sont les voies proposées pour sortir par le haut de la pandémie.

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