Le temps est à la gestion de crise, mais demain se prépare. Dans un travail de prospective mené à la fin de l’année 2019, le CESER alertait sur l’impérieuse nécessité de construire un territoire normand résilient, marqué par sa capacité à encaisser les chocs et à s’en remettre. L'épidémie de covid-19 nous le rappelle : il faut désormais admettre que l’inédit est notre quotidien, marqué par l'accélération brusque et imprévisible des phénomènes, qu'ils soient climatiques, technologiques, sociaux ou sanitaires.

Le déconfinement ne se réalisera convenablement que si la population y adhère. Pas seulement aux gestes protecteurs, pas seulement aux restrictions de circulation, mais au principe même de reprise, dans toutes ses dimensions : économique certes, mais aussi sociale et environnementale. Entre « faire pour la population » et « faire avec la population », il y a un basculement que doivent opérer les politiques publiques. C’est ainsi que l’on construira un territoire résilient, capable d’anticiper les perturbations brutales, d’en atténuer les effets, de se relever et de rebondir grâce à l’apprentissage, l’éducation tout au long de la vie, l’adaptation et l’innovation. Cet état ne peut être construit et décidé que collectivement ; il impose un travail avec les habitants et les organisations. Si nous ne nous engageons pas sur cette voie, notre avenir de court terme risque à nouveau de prendre une tournure dramatique.